Né à N’Djamena, au Tchad, Brahim Djibrine grandit avec une fascination instinctive pour les formes, les textures, les corps en mouvement. Très tôt, il comprend que la mode n’est pas qu’une histoire de vêtement : c’est un langage, un espace de liberté, une manière d’exister autrement.

Il commence par dessiner en marge, coudre de façon instinctive, transformer ce qui l’entoure. Il poursuit sa formation à travers plusieurs écoles, ateliers, et rencontres qui façonnent son regard. À Paris, il prend des cours de dessin à La Couture Brigade, un lieu alternatif et engagé où il explore la ligne, la posture, l’allure. Ce travail autour du croquis, du geste, du vivant renforce sa compréhension de la silhouette, du rythme du vêtement.

Plus tard, il intègre l’Institut Français de la Mode, où il obtient son diplôme en modélisme. Là, il perfectionne sa maîtrise des volumes, du patronage, des finitions, tout en affirmant une vision singulière et politique du vêtement.

Il fait ses armes dans des maisons comme Lemaire ou Yves Salomon, puis commence à développer son propre univers : une mode fluide, ancrée, inclusive. Entre lignes épurées et textures sensibles, il redéfinit les codes avec audace, toujours à l’écoute des identités qu’il habille.

Chez Brahim Djibrine, la mode n’est pas figée. Elle parle d’héritages croisés, de liberté de genre, d’élégance non conformiste. Elle habille, mais surtout : elle révèle.